Charles Martel

                 
   

Publicité

 

Sommaire

Visite

Manger dormir

Promenade

Pratique

  Préfecture de Police
  Mairies de Paris
  Hôtel de Ville
  Office de Tourisme
   Fonds d'écrans Paris
   Carte Postale

Apprendre

  Histoire de France

Shopping

  Bonnes Adresses

Publicité

 

Hugo "La charge des cuirassiers de Waterloo"

Gravure en préparation ...

Retour (-1)
La charge des cuirassiers de Waterloo Hugo avait réunit de nombreux documents sur cette bataille Il s'était rendu comme il avait coutume de le faire pour nombre de ses écrits sur les lieux de ce combat et s'étant imprégné de cet espace il y avait écrit une partie de ce texte.
  La charge des cuirassiers de Waterloo
lls étaient trois mille cinq cent, Ils faisaient un front d'un quart  de lieu. C'était des hommes géants sur des chevaux colosses. Ils avaient vingt-six escadrons, et ils avaient derrière  eux, pour les appuyer, la division de Lefebvre Desnouettes, les cent six gendarmes
d'élite, les chasseurs de la garde, huit cent quatre-vingt lances. Ils portaient le casque sans crins et la cuirasse de fer battu, avec les pistolets d'arçon dans les fontes et le long sabre-épé.
Le matin toute l'armée les avait admirés quand, à neuf heures, les clairons sonnant, toutes les musiques chantant, Veillons au salut  de l'empire, ils étaient venus, colonne épaisse, une de leurs batteries à leur flanc, l'autre à leur centre, se déployer sur deux rangs (...) Toute cette cavalerie, sabres levés étendards et trompettes au vent, formée en colonnes par division, descendit, d'un même mouvement et comme un seul homme, avec la précision d'un bélier de bronze qui ouvre une brèche, la colline de la Belle-Alliance, s'enfonça dans le fond redoutable où tant d'hommes déjà étaient tombés, y disparut dans la fumée, puis, sortant de cette ombre, reparut de l'autre côté du vallon, toujours  compacte et serrée, montant au grand trot, à travers un nuage  de mitraille crevant sur elle, l'épouvantable pente de boue du plateau de Mont-Saint-Jean.
Ils montaient, graves, menaçant imperturbables, dans les intervalles de la mousqueterie et de l'artillerie, on entendait ce piétinement colossal.
Étant deux divisions, ils étaient deux colonnes ; la division Wathier avait la droite, la  division Delors avait la gauche. On croyait voir de loin s'allonger vers la crête du plateau  deux immenses couleuvres d'acier. Cela traversa la bataille comme un prodige. Rien de semblable ne s'était vu depuis la prise de la grande redoute de la Moskova par la grosse cavalerie ; Murat y manquait, mais Ney s'y retrouvait. Il semblait que cette masse était  devenue  monstre et n'eût qu'une âme (...)
Ces récits semblent d'un autre âge. Quelques chose de pareil à cette vision apparaissait sans doute dans les vieilles épopées orphiques racontant les hommes-chevaux, les antiques hippanthropes, ces titans à face humaine et à poitrail équestre dont le galop escalada l'Olympe, horribles, invulnérables, sublimes ; dieux et bêtes (...)
Les cuirassiers se ruèrent sur les carrés anglais Ventre à terre, brides lâchées, sabre aux dents, pistolets au poing, telle fut l'attaque. Il y a des moments dans les batailles ou l'âme durcit l'homme jusqu'à changer les soldats en statue, et où toute cette chair se fait granit.
Les  bataillons anglais, éperdument assaillis, ne bougèrent  pas alors ce fut effrayant.
Cette froide infanterie demeura impassible.  Le premier rang, genou à terre, recevait  les  cuirassiers sur leurs baïonnettes, le second rang des canonniers chargeaient les pièces, le front du carré s'ouvrait, laissait passer une éruption de mitraille et se refermait. Les 
cuirassiers répondaient par l'écrasement.
Leurs chevaux se cabraient sautaient par dessus les baïonnettes et tombaient, gigantesque, au milieu  de ces quatre  murs vivants. Les boulets faisaient des trouées dans les cuirassiers, les cuirassiers faisaient des brèches dans les carrés. Des files  d'hommes  disparaissaient broyées sous les chevaux. Les baïonnettes s'enfonçaient dans le ventre des centaures (... )
La figure de ce combat était monstrueuse. 
Ces carrés n'étaient plus des bataillons, c'étaient une tempête.

Victor Hugo
 Autres textes de Victor Hugo
    Notre Dame de paris d'après Victor Hugo.

    La charge des cuirassiers de Waterloo
 

 

 

© Daniel.hass.free.fr